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BOUTAZOULT IMINI TIMKKIT 2008
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16 avril 2008

TRANSPORT DU MANGANESE D'IMINI 1947-1953

Transport du minerai de manganèse
des "Mines de l'Imini
"

ChargeGoulotte48_49
Cette photographie est la plus ancienne représentant le chargement des Mack à la goulotte. Elle doit dater de 1948-1949. Le carreau est nu de toute construction. On distingue les ouvriers répartissant le minerai dans la benne du camion avec des pelles manuelles.  

Au début de l'exploitation en 1947, le minerai était transporté par des camions particuliers ou des camions appartenant à la CAT (Compagnie Autonome de Transport) devenue par la suite la CTM (Compagnie de Transports Marocains) ou des camions de la SOPEM, petite société dépendante de L'ONA, équipée de petits camions de marque Chevrolet.

Dans le même temps, l'ONA (Omnium Nord Africain) a créé une société, la STM (Société de Transport Minier), autorisée, par l'ONT (Office National des Transports), à ne transporter que du minerai, à l'exclusion de toute autre marchandise sauf celle nécessaire à l'exploitation des mines.
Sur un parc de surplus américain de la guerre 39-45, la STM a acheté 150 camions de marque MACK- Lanova, de 10 tonnes de charge utile.

boutazoult8
Un agrandissement de la partie de la photo précédente représentant les camions MACK permet de voir de plus près le travail pénible des ouvriers répartissant le minerai à la pelle dans les bennes des camions.

Les expéditions de minerai se faisaient par un système de convoi de camions lourds.
Les camions roulaient en convoi de 30, composé de:
-1 chef de convoi (européen) qui roulait en tête,  avec une plaque  "CONVOI"  accrochée à la calandre du camion
- suivaient les autres camions, pour la plupart conduits par des chauffeurs marocains, et
- le dernier camion, portant une plaque "DEPANNAGE"  avait un mécanicien à bord et une énorme caisse à outils.
Le convoi partait de Marrakech vers minuit pour arriver en début de matinée à Bou-Tazoult.

Mack_en_convoi_sur_la_route
Arrêt du convoi sur la route étroite du Tizi n'Tichka

En 1951, les expéditions de minerai  atteignent 150 000 tonnes par an, soit environ 500 tonnes par jour.
Le transport nécessita donc deux convois par jour: un le matin et un l'après-midi.
Sur la route très sinueuse, dépasser le convoi était très dangereux, voire impossible.

Au début de l'ère des convois, les chauffeurs des Mack étaient inexpérimentés et les accidents assez fréquents.
Le plus spectaculaire, a été ce Mack qui, en loupant son virage, a dévalé le ravin en faisant des tonneaux et s'est retrouvé, sur ses roues, sur la route en contrebas, devant le chef de convoi étonné de le trouver là . Le chauffeur était  indemne.
Le camion Mack, très robuste, avait une cabine ouverte en toile et les deux roues de secours placées verticalement derrière la cabine empêchaient tout écrasement.
Cet accident, dans la descente du Tichka à Taddert, a marqué pendant longtemps, les esprits et l'endroit où le manganèse s'était déversé.

Le chargement des camions s'effectuait par des goulottes le long du mur du carreau.
Des ouvriers répartissaient le minerai dans la benne du camion, à la pelle à main, (nous le distinguons bien sur les photos plus haut).
Le chargement se faisait également, à la pelle à main, directement du tas de minerai qui atteignait parfois une dizaine de mètres de hauteur.
Le chargement du convoi devait  être exécuté le plus rapidement possible et 200 ouvriers étaient à la tâche.
La SACEM a employé à l'époque jusqu'à 2 000 ouvriers
.

1Chargement_des_Macks
Sur la photo ci-dessus on remarque le hangar en cours de construction sur le carreau, elle doit dater du début de 1950.  Trois Mack sont déjà à quai, un autre recule pour s’aligner et un cinquième approche.

Tous les camions passaient à la bascule pour la pesée du manganèse.
Monsieur Pierre Vautrin  a occupé ces fonctions, puis Monsieur Sadi Ennouchi
La suite du texte et des photos de Jean-Marie Decailloz dans un prochain article.


boutazoult6
Sur cette autre photo du chargement des Mack à la goulotte on constate que le hangar est fini de construire sur le carreau. La photo est probablement de la fin de 1950

Tr_mieMack
Sur cette photographie, on remarque que le hangar est fermé, mais que les goulottes ne sont plus utilisées. L’installation de deux trémies permet d’éviter les marches arrières. Les camions peuvent passer en continu sur deux files, sans avoir besoin que des ouvriers répartissent le minerai dans les bennes. Le convoi de Mack est en attente de chargement sous la trémie (1952)

Pour compléter cet article nous ajoutons le double témoignage d'un dialogue récent entre deux anciens:

- Rick M. « Lorsque j'habitais Aït Ourir je voyais souvent passer des convois d'une trentaine de camions qui transportaient du minerai de manganese. Ils venaient de plus loin que le Tizi n Tichka. le premier camion avait un panneau "début de convoi" sur fond rouge, et le dernier, un camion avec grue de dépannage, un panneau vert "fin de convoi". Le minerai de manganèse était déchargé sur les wagons-trémis à la gare de Marrakech, pour être dirigé sur Casablanca-Port et embarqué sur les cargos. Ces convois s'arrêtaient toujours à Pont du Zate pour casser la croûte après le descente du Tichka qui devait être dangereuse avec des camions chargés à mort (des Mack je crois). Si tu connais le coin, à pont du Zate il y avait 2 restaurants, dont celui de Mme REINA qui existe toujours sous le nom de Coq Hardi.

- Richard (ancien chauffeur de taxi et ancien chauffeur de l'Ambassade de France) : « Eh ! Pardi,si je connais le café du "Coq Hardi" de Mme REINA, j'ai vu le pont du Zate emporté par les crus du Zate, l'itinéraire était coupé pendant assez longtemps,avant qu'il soit possible d’avoir un crédit pour la reconstruction du nouveau pont, surélevé afin d’éviter les ravages des crues futures.

- Rick M. : Le patron du" COQ HARDI" m’a fait visiter les chambres qui ont été modernisées avec plus de confort, c'est vraiment un lieu de nature et de tranquillité recommandé aux touristes de passage qui désirent une petite détente dans un endroit de rêve. "

Assif n’Imini remercie au nom de tous les Iminiens J. & J.-M. Decailloz pour la copie de ces tirages photographiques de grande valeur ainsi que pour leurs commentaires qui permettent de mieux comprendre la mine de Boutazoult, le travail souvent difficile des différents métiers et l ‘évolution des techniques dans le sens d’une rationalisation de l’organisation. Dans un prochain article nous présenterons d’autres aspects de la mine et de son évolution au cours du temps ( avec des photos du téléphérique de 27 kms d' Aguelmous  à Talatast). Ainsi sera augmentée la documentation du Musée d’Imini et de Boutazoult.

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Commentaires
B
Qui peut en raconter plus sur Madame Reina et le Coq Hardi aux Aït Aourir ?<br /> <br /> Merci d'avance :-)
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Z
Bonjour<br /> <br /> Merci pour ce fabuleux récit agrémenté de belles photos <br /> <br /> Je suis originaire d'air ourir où j'ai grandi, <br /> <br /> Je me souviens de ces beaux camions, Nou nous faisions un plaisir mes camarades et moi à les voir passer au début des années soixante.<br /> <br /> Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours pensé qu'ils étaient de marque GMC <br /> <br /> Je garde un très bon souvenir des enfants des ouvriers d'imini certains étaient internes avec moi au collège ibnouabanna à Marrakech. Je me souviens particulèrement d'un certain JABRI<br /> <br /> Ah ces camions étaient les gardiens du temps pour les habitants d'air ourir car ils n'avaient de réveiller . Réveillés toi il tard le convoi est déjà passé nous disait ma mère <br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous <br /> <br /> Encore merci
Répondre
A
j'espere voir des photos de Talatast larbaa(region de marrakech) une station ancienne conçue à déposer le manganese chargé par telepherique; pour le transporter par des convois vers marrakech et merci
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  • UN BLOG POUR LES IMINIENNES ET IMINIENS ORIGINAIRES DE BOUTAZOULT ET D’OUGGOUG SAINTE-BARBE DESIRANT : FAVORISER LEURS RENCONTRES, PROMOUVOIR L’ÉCONOMIE LOCALE ET UN MUSÉE DE LA MINE, MOTIVER LA JEUNESSE & L'ECOLE DE TIMKKIT
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