CONDITIONNEMENT & LIVRAISON DU MINERAI (8e et dernière partie)
RAMADAN MOUBARAK SAID - À l’occasion du début du mois de Ramadan 1434 (10 juillet 2013) votre blog Imini-Boutazoult-Timkkit2008 souhaite un « Bon Ramadan béni » à ses lecteurs musulmans.
L'exposé de Jean-Marie Décailloz sur le traitement du minerai se termine naturellement par le conditionnement et la livraison. Certains mesureront l'évolution entre la période marquée par les norias de camions qui transportaient le minerai de manganèse en vrac, dans les lacets du Tichka et le conditionnement bien plus élaboré d'un minerai enrichi. Les explications très pédagogiques de l'auteur permettent aux non initiés de comprendre. Les droits sont réservés sur le texte et les clichés de JM Decailloz.
CONDITIONNEMENT & LIVRAISON DU MINERAI
Les livraisons s’effectuaient de plusieurs façons.
1°) En vrac, le minerai 2/15 mm était directement chargé à la trémie dans les bennes des camions.
Un camion se dirige vers la trémie, pour chargement du minerai en vrac; sur le côté gauche des palettes de sacs en papier pleins prêts pour expédition.
Sur ce produit fin, pendant le transport, la vitesse du camion soulevait beaucoup de poussière qui provoquait des plaintes, surtout pendant la traversée de la ville de Marrakech.
Par obligations des autorités et contrôles de gendarmerie, les remorques des camions devaient être bâchées.
A la gare de Marrakech, les remorques des camions étaient déchargées dans des bennes posées sur les wagons de chemin de fer et acheminées ensuite jusqu’au port de Casablanca où des bateaux minéraliers les prenaient en charge à destination de l’étranger.
2°) En palettes d’une tonne, composées de sacs papier de 50 Kg, comme pour le ciment.
Les palettes en bois étaient fabriquées par des ouvriers du parc à bois.
Après remplissage des sacs empilés sur la palette, l’ensemble était recouvert d’un film de plastique puis cerclé.
Les sacs étaient remplis par une ensacheuse, d’abord mécanique.
La précision ne descendait pas en dessous de 5%, quand le réglage était bien fait, mais son fonctionnement se déréglait souvent.
Il manquait souvent plusieurs kilos dans un certain nombre de sacs.
Les clients réclamaient et il fallait dédommager. Les réclamations étaient toutefois justifiées.
En général, le produit titrant 84% - 88% ou 92% MnO2 était relativement cher.
Suite à ces incidents, l’achat d’une ensacheuse électronique s’imposait.
D’une précision de 3 pour 1 000, ne variant pas dans le temps, il ne manquait plus, dans le pire des cas, que 100 à 150 grammes par sac.
3°) En Big-Bag : des sacs en polypropylène tressé, d’une contenance de 1 500 Kg.
Le tissu de "polypropylène" était importé d’abord du Japon et ensuite d’Espagne.
La corde de suspension en "polyéthylène" était façonnée au MAROC à Casablanca.
Ces Big-Bag étaient confectionnés à Tighermit, dans l’ancienne laverie 3 (désaffectée), aménagée en 1980, en atelier de découpe et de couture.
Une table de découpe et des tables de couture étaient installées.
Une dizaine de machines à coudre industrielles de marque PFEFF et de machines surjeteuses complétaient l’équipement du nouvel atelier de confection.
Pour effectuer ce travail, une société filiale de la SACEM, la SONORIC a été créée.
Elle employait une dizaine de couturiers dirigés par Si Abdeslam N’Miri.
Elle produisait une centaine de Big-Bag par jour, dont certains étaient vendus à d’autres sociétés exploitant divers minéraux, notamment de la barytine.
La barytine est un sulfate de baryum qui a été exploité sur les permis de la SACEM, en tâcheronnage par Hadj Akenouch de Ouarzazate.
Les Iminiens sont très reconnaissants à Jean-Marie Décailloz pour cet exposé très éclairant et complet sur le Traitement du minerai à Imini. Exposé parfaitement illustré par des photographies originales qu'il avait pris soin de conserver en pensant à garder la mémoire de cette époque charnière dans l'histoire des mines de l'Imini. Les droits des textes et des photos de J.-M. Décailloz sont réservés, INPI n°456058.
Bientôt une présentation des actions commerciales de la SACEM entre 1965 et 1973 par Philippe Kayser, qui en était le responsable à l'époque.