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3 juin 2014

ACTIONS COMMERCIALES DE LA SACEM - SUPPLÉMENTS

 

Philippe_Kayser_1971

Monsieur Philippe Kayser a présenté les Actions commerciales de la SACEM sur ce blog les 4 - 23 octobre et le 21 décembre 2013. Ces intéressantes parutions ont réveillé des souvenirs et inspiré à plusieurs anciens d'Imini des commentaires. Philippe Kayser nous fait l'amitié de leur donner une suite.

ACTIONS COMMERCIALES DE LA SACEM

Réponses aux commentaires formulés sur le site d’Imini 

Ma chronique de souvenirs professionnels, publiée sous le titre « Actions commerciales de la Sacem » a suscitée plusieurs commentaires, ce qui m’a fait très plaisir car ceci apporte la preuve de la grande intensité des souvenirs qui restent vivants chez tous ceux ayant connu la SACEM et IMINI. Ce n’est d’ailleurs pas surprenant car cette période de la fin des années 1960 et des années 1970 a vu la vie de l’entreprise menacée… et tous les intervenants ont été contraints de se « serrer les coudes » et de faire des efforts considérables dans leur quotidien professionnel pour passer ce mauvais cap du à une conjoncture mondiale exécrable  sur le marché du manganèse. Je pense aussi qu’il y a eu beaucoup de déchirements lorsque la mine a réduit sévèrement ses effectifs, en particulier ceux des expatriés… Beaucoup d’amitiés se sont alors trouvées écartelées par des évènements qui dépassaient les volontés de chacun !

Dans ces réactions je note tout d’abord diverses questions sur Mokta et sur les perspectives qui animaient le groupe à l’époque. Je peux comprendre ces questions car il était bien normal pour ceux qui vivaient et travaillaient à Imini de s’interroger sur l’attitude du groupe en général, et pour leur exploitation en particulier.

Je sais, et je veux confirmer ici, que nous avions – à Paris - un grand souci pour l’avenir d’Imini avec la volonté souvent et fortement affirmée de maintenir en vie cette exploitation aussi longtemps que cela était possible. Le groupe était en ordre de bataille pour Imini et nous connaissions bien tous les efforts faits sur place pour sauver cette mine si attachante.

Mais, au-delà de cette volonté que le DG me rappelait souvent, je n’apporterai qu’une modeste contribution en réponse à ces questions car j’ai quitté le groupe dès 1981, d’une part et, d’autre part…je ne m’occupais pas de toutes les affaires de l’entreprise. Je veux cependant faire suite – pour ce que je sais - à l’intérêt manifesté sur deux aspects précis : le développement de Berrien (en France) et l’évolution de carrière de Marcel Tabouret qui avait séjourné quelque temps à Imini.

Pour ce qui concerne tout d’abord Berrien (cité dans l’un des commentaires) et l’exploitation du kaolin en Bretagne, il faut dire que ce projet a mobilisé des énergies considérables au sein du groupe dans la perspective de produire des kaolins de haute qualité, aptes à être utilisés pour le couchage du papier « magazine ». Le couchage est une opération industrielle consistant à recouvrir le papier brut d’une fine couche d’un « enduit » composé de kaolin (choisi pour sa blancheur et sa finesse, parfois associé à du carbonate de calcium très pur), mélangé à de la caséine ou autre produit similaire (qui va servir de « liant », de colle, pour que le kaolin adhère parfaitement à la trame du papier) et à divers autres ingrédients, notamment des azurants optiques. Cette opération de couchage se fait en usine à très grande vitesse (600 à 700 mètres à l’heure) ce qui impose une très grande fluidité à la couche qui va recouvrir ce papier. Cette couche doit aussi être épaisse, c’est-à-dire offrir une haute concentration de matière sèche, afin d’être opaque une fois sèche. Enfin elle doit être capable d’absorber convenablement les encres d’impression (posées elles-aussi à grande vitesse). Toutes ces caractéristiques sont difficiles à obtenir à partir d’une matière brute. Les équipes de Mokta ont travaillé d’arrache-pied pendant près de 10 ans pour tenter d’obtenir ces caractéristiques, mais aussi pour vérifier l’homogénéité qualitative du gisement afin de définir un process optimum de traitement  du minerai brut. Les études de valorisation du gisement, commencées au laboratoire, se sont poursuivies en atelier pilote de façon à pouvoir produire des quantités suffisantes pour, à la fois, réaliser des tests en vraie grandeur chez les industriels consommateurs, et  aussi mettre au point les procédés industriels de traitement.

A Berrien, il est apparu que le kaolin présent dans le gisement, présentait – après traitement approprié – certaines des caractéristiques requises pour être utilisé dans ce but (notamment blancheur et finesse)… à l’exception, malheureusement, de la viscosité requise à haute concentration et à ces très grandes vitesses d’utilisation. Malgré des recherches poussées (en coopération avec le groupe Solvay) il s’est avéré impossible de modifier ce paramètre résultant de la minéralogie des plaquettes de kaolin et autres argiles présentes dans le gisement. Sachant qu’il était impossible de valoriser les lourds investissements effectués sur ce gisement sur la seule base des autres débouchés étudiés (en particulier la céramique et diverses charges), débouchés offrant des prix très inférieurs à ceux obtenus dans les utilisations de couchage, Mokta a été contrainte de constater son échec sur cet important projet. L’étude minéralogique finale avait été faite par Marcel Tabouret rappelé d’Imini pour traiter cette question décisive. 

Berrien-gisement-Huelgoat

Vue du gisement de Berrien (près d’Huelgoat) en Bretagne

Le coût élevé de ce revers a été à l’origine d’une restructuration du secteur minier en France, Mokta étant cédée par son actionnaire principal (Banque de Suez) à la société « Le Nickel », l’objectif étant alors de créer un groupe minier français de niveau mondial. Cette opération a été faite en plusieurs étapes entre 1971 et 1973.

C’est ainsi que la commercialisation des minerais de la Sacem fut confiée à la société Minemet (Filiale du Nickel, puis du groupe rebaptisé « Imétal ») au début de l’année 1973. Je venais alors une dernière fois au Maroc pour « passer les consignes », mais aussi pour dire « au revoir » aux amis de Casablanca, Rabat et Imini en février 1973. Ma mission était reprise par Mr Pierre Reynaud, devenu Directeur Général de Minemet. En tant qu’ancien Directeur Commercial de Mokta il connaissait parfaitement le dossier difficile d’Imini. (voir sur ce blog ce qui concerne --> Bernard de Villeméjane)

Mon passage à Imini en Mai 1973 – dont la trace est conservée dans le Livre d’Or de la mine – avait un caractère purement amical et touristique… mais j’avais cependant retrouvé la maison des hôtes avec beaucoup de plaisir… L’accueil à Imini était toujours chaleureux !

Le gisement de Berrien a poursuivi sa vie en vendant son kaolin principalement aux industries céramiques.

Il faut noter que le savoir accumulé par Mokta pendant toutes ces années d’études des valorisations possibles des argiles et des kaolins a conduit le groupe, moins de 20 ans plus tard, à acheter le principal fournisseur européen de ces kaolins nobles pour le couchage du papier, le groupe « English China Clay », et à acheter aussi des exploitants américains de kaolins de couchage, ce pays disposant des plus grandes réserves connues au monde, en Géorgie.

Les investigations lancées dans le secteur de la céramique, pour vendre au mieux les productions de Berrien, mais aussi pour bien identifier les secteurs d’utilisation en terre cuite (pour la coloration) des bioxydes d’Imini, ont sensibilisé le groupe à ce secteur de la terre cuite en France, en Europe et aux USA. Ce secteur est devenu progressivement l’un des grands secteurs de développement du groupe. J’ai moi-même participé à l’étude de la première acquisition dans ce domaine : la tuilerie Huguenot Fenal, l’une des tuileries les plus performantes de France à l’époque. Parallèlement le groupe commençait aussi un développement dans le domaine des produits réfractaires silico-alumineux en ouvrant une carrière d’argile réfractaire non loin de Saint Emilion pour produire diverses qualités de chamottes.

Tout ceci montre que le groupe a su faire naître des synergies de développement à partir des activités Imini et Berrien, synergies qui se sont avérées très porteuses pour la diversification puis le développement du groupe.

Parlons un peu maintenant de Marcel Tabouret dont je n’ai malheureusement pas de photo à publier ici… en faisant un bref détour sur la question « Uranium ».

En dehors du fer et du manganèse, l’autre activité minière importante de Mokta se situait en effet dans le secteur de l’uranium naturel. Mokta s’était positionnée très tôt sur ce secteur dans la perspective des développements attendus du secteur de la production d’électricité nucléaire. Mokta avait des participations dans plusieurs exploitations minières au Gabon (COMUF) et au Niger (SOMAÏR), et avait lancé depuis longtemps des opérations de recherches aux USA et au Canada.

En 1973 la situation de ce secteur était très difficile en raison de la faiblesse des ventes, le secteur des centrales nucléaires se développant très peu du fait des prix très bas des autres sources d’énergie. Le pétrole était vendu à l’époque aux alentours de 2,50 US Dollars le baril…Les prix du charbon « vapeur » étaient aussi très bas, avec des ressources abondantes au niveau mondial.

De ce fait les productions des mines des groupes français avaient été mises en veilleuse en attendant des jours meilleurs.

Le premier choc pétrolier consécutif à la guerre du Kippour bouleverse ce panorama fin 1973, quelques mois après ma prise en charge des questions commerciales de ce secteur, juste le temps pour moi d’avoir pris connaissance du panorama commercial, particulièrement complexe, dans ce domaine.

A compter de cette date le marché se développe vigoureusement du fait de la relance brutale de la construction des centrales nucléaires, tout particulièrement en France avec le plan « Messmer ».

Marcel Tabouret ayant achevé sa mission – bien tristement - à Berrien se voit confier la direction des opérations de recherches d’uranium en Amérique du Nord (USA + Canada). Au moment de sa prise de fonction ces recherches sont infructueuses depuis plus de 10 ans malgré des efforts importants et une grande ténacité des équipes sur le terrain.

Très rapidement Marcel Tabouret propose d’abandonner les recherches aux USA dont les perspectives, dans le meilleur des cas, sont modestes. Sous son impulsion les efforts sont alors concentrés sur le Canada, notamment sur le bassin d’Athabasca, au nord du Saskatchewan dans l’Ouest du Canada.

A partir d’indices très dispersés, les géologues du groupe progressent rapidement et marquent un coup au but durant l’hiver 1973, au moment même où la lassitude commence à apparaître dans le groupe après tant d’années infructueuses…mais coûteuses !

La campagne de recherche de l’hiver 1973 était, dans beaucoup d’esprits du groupe, considérée comme la dernière avant abandon de ces recherches.

J’étais dans le bureau de Monsieur Jacques Peccia-Galletto, DG du groupe Mokta au moment même où est arrivé un soir le telex de Marcel Tabouret qui annonçait ce premier coup au but, à Cluff Lake, affichant une teneur en uranium (sur la carotte de sondage) de 25% (25 pour cent). Il faut savoir que les teneurs les plus fréquentes dans les gisements d’uranium se situent dans une fourchette de 0,5 à 1% d’uranium. C’est donc avec raison que J. Peccia-Galletto demanda à sa secrétaire de faire une réponse rapide à Marcel Tabouret pour lui reprocher de ne pas relire avec suffisamment d’attention ses telex avant envoi. Mais cette teneur (extravagante) de 25% était confirmée par retour. C’était la teneur la plus élevée jamais observée sur un gisement dans le monde.

C’est à ce moment précis que commença le grand épisode de la mise en exploitation de ce premier gisement du groupe dans le nord du Saskatchewan.

Cluff-Lake-Saskatchewan

Vue de Cluff Lake pendant l’exploitation de ces gisements par Amok

Marcel Tabouret délimita le premier gisement (de la dimension d’un terrain de football) découvert sur cette zone, prépara l’exploitation (qui imposait la création d’une ville loin de toute zone habitée) et négocia avec les autorités de l’état du Saskatchewan le cadre administratif, environnemental et fiscal de cette exploitation, la première de ce type dans cet état. Cette négociation, très difficile, retarda de près de 2 ans la mise en exploitation du gisement.

De mon côté je fus l’artisan des premières ventes, qui permirent de financer cet important investissement.

Je rencontrai Marcel Tabouret très souvent au Canada lors du montage de ce projet et lors des négociations de vente. Nous parlions souvent d’Imini.

Tout au long  de ce développement Marcel Tabouret fit preuve d’un dynamisme remarquable, d’une grande ténacité en face de nombreuses difficultés, d’une parfaite loyauté à l’égard de tout son environnement, d’une amitié très fidèle.

Amok fut un grand succès minier à mettre à l’actif des équipes de Mokta, y compris donc de ceux qui avaient fait une partie de leur carrière à Imini.

Marcel Tabouret est mort en 1984, très brutalement, épuisé par la vie trépidante qu’il avait menée pour faire aboutir ce projet exceptionnel. Je conserve de lui beaucoup de souvenirs et je le revois dans sa maison de Saskatoon, très tard le soir, après de lourdes réunions de travail, écouter de la musique classique et des enregistrements des concerts donnés par son épouse pianiste. Pour reprendre un mot d’Einstein je dirais que Marcel Tabouret « ne dormait pas longtemps, mais il dormait vite » car il était frais le lendemain de très bonne heure après ses soirées musicales.

Voici quelques images qui témoignent de son travail. 

Amok Mill complex

Vue de l’un des sites d’exploitation d’Amok avec indication des dates de fin d’opération.

Source : Photo Areva

Amok Claude pit

Autre vue du site d’exploitation Claude - Photo Areva

A titre anecdotique je conserve le souvenir de ma visite sur ce site alors que le gisement n’était qu’en phase de cubage à une maille très serrée. Je me suis posé sur la piste (Air Strip) visible en haut à droite de cette vue.

Cluff-Lake-plus-tard

Cluff Lake après réhabilitation du site

Voici donc les précisions que je pouvais apporter sur Berrien, sur le Canada et sur Marcel Tabouret qui fut un ami proche. 

Les autres commentaires expriment d’abord, et souvent avec émotion, le souvenir « du bon vieux temps » lorsque la mine d’Imini était au sommet de sa production. Il est facile de comprendre ce sentiment. Je le ressens moi-même alors que je n’ai connu la mine que lors de son déclin et de sa lutte pour sa survie.

Mais au-delà de ce sentiment je perçois l’idée selon laquelle il aurait peut-être été possible de mieux développer cette vallée ou – en tout cas – de poursuivre le développement entamé par la mine.

Il faut certainement éviter de cultiver des regrets car ce qui pouvait être fait à l’époque l’a été. Mokta a regardé de son mieux les éventuelles extensions du gisement vers l’ouest (Zone de Taznacht). Marcel Tabouret avait d’ailleurs pris ce sujet en main en s’appuyant sur l’imagerie satellitaire car à l’époque les moyens budgétaires étaient réduits et il était difficile de financer des recherches et des travaux miniers sur le terrain. Ces images confirment bien la poursuite vers l’ouest des structures géologiques abritant le manganèse  J’ignore comment cette question a été traitée après le départ de Marcel Tabouret. Je sais seulement qu’il y avait des indices intéressants, mais (selon les données disponibles dans les années 1970) pas dans les qualités que demandait le marché. Il est clair cependant que toute cette zone est riche en manganèse et que ceci mérite peut-être d’être pris en compte pour reprendre une réflexion stratégique sur des valorisations possibles de ce métal et de ses dérivés (vers des produits plus élaborés que le minerai). C’est évidemment à l’Etat Marocain qu’il revient d’initier une telle démarche le cas échéant dans le cadre de ses politiques d’identification et de valorisation des ressources naturelles du pays.. L’Europe peut sans doute fournir une assistance technique sur ce genre de sujets dans le cadre de ses programmes d’aide au développement.

J’ai aussi rappelé dans mon article précédent que nous avions regardé beaucoup de produits minéraux, sans vraiment trouver d’espaces de développement. L’anecdote des agates montre aussi que les marchés n’étaient pas très faciles pour des produits bruts ou quasi-bruts.

Ce qui n’a pas été étudié à l’époque c’est en effet la possibilité de valoriser plus en aval ces produits pour éviter de les exporter bruts.

La question d’une survie de la vallée lors de la décroissance de la mine – c’est-à-dire à partir des années 1970 – n’a pas été abordée dans le cadre de mes missions ni, à ma connaissance, avant mon départ du groupe en 1981.

A la fin des années 1970, et même durant les années 1980, il n’y avait pas, ou peu, d’outils méthodologiques pour réfléchir à de tels développements, puis pour les organiser. Nous savons aujourd’hui que des outils de « revitalisation » ont été élaborés au fil de nombreuses expériences de refonte / remodelage de sites industriels et/ou miniers. Les meilleurs outils sont ceux qui s’appuient sur l’identification des métiers disponibles dans la zone (et il y en avait beaucoup générés par les activités minières et leur environnement direct), sur les moyens à mettre en œuvre pour permettre de les épanouir, puis sur leur développement dans un cadre artisanal et/ou industriel. Il y avait à la mine des mécaniciens, des électriciens, des menuisiers, des diésélistes…donc, au total, une grande richesse technique.

Le Maroc a remarquablement bien réussi ce type de démarche sur certains produits, le meilleur exemple étant la valorisation des produits de l’arganier et donc l’épanouissement –visible – de la région de récolte de l’argan.

Il est clair qu’elle n’a pas été tentée autour d’Imini ce qui est sans doute dommage. Mais il n’est peut-être pas trop tard pour y réfléchir et pour l’amorcer…

Oui le Maroc a une vocation minière illustrée depuis longtemps sur de multiples sujets. L’expérience acquise à Imini n’a donc certainement pas été perdue au niveau marocain mais il est vrai qu’elle a largement quittée la région d’Ouarzazate, ce qui est dommage.

Il faut espérer que, dans un avenir proche, d’autres richesses minérales seront trouvées dans cette belle région, et offriront alors de nouvelles chances de vie aux habitants de ces vallées. C’est mon plus grand souhait pour cette région pour laquelle je garde beaucoup d’affection…

Philippe KAYSER

Mai 2014

Merci à Philippe Kayser pour ses souvenirs d'Imini, de Berrien et de Cluff Lake, de la SACEM et de MOKTA, des restructurations de 1970-73 avec Le Nickel, Minemet, Imetal et aussi des hommes, Pierre Reynaud, Jacques Peccia-Galetto, Marcel Tabouret. En élargissant le contexte international, nous comprenons mieux la place des mines de manganese de l'Imini. 

Nous avons trouvé des articles sur Marcel Tabouret de 1978 et 1979 concernant sa réussite à Cluff Lake au Canada. Il est décédé brutalement cinq ans après. Nous faisons ainsi hommage à travers lui aux ingénieurs des mines de l'Imini.

MARCEL TABOURET DU MANGANÈSE À L'URANIUM

MARCEL TABOURET, ingénieur des mines et géologue, semble avoir commencé au Gisement de Manganese de Grand Lahou (Côte d'Ivoire) tel que cela apparait dans une publication collective en 1958. Puis on le trouve en Angola, il publia seul une étude sur le Gisement de fer de SAIA édité par le BRGM en 1962. Nous savons qu'ensuite il intervient à la SACEM à Imini, il s'y trouve en 1966-68. Il a en charge les méthodes de traitement et les prévisions de matériels et d’installations avec la Société Johnson. On s'y souvient de sa femme concertiste jouant magnifiquement du piano. Puis c'est la Bretagne, Berrien, le kaolin et les recherches pour obtenir une qualité adaptée à la fabrication de papier couché. L'aventure dans l'uranium radioactif commence pour lui en 1970. Deux articles canadiens anglophones parus dans The Montreal Gazette en 1978 et 1979, par des journalistes de la ville de Régina, capitale du Saskatchewan lui sont consacrés à propos de la société Amok et du gisement de Cluff Lake. Nous avons gardé le texte en anglais, relativement facile à traduire..

REGINA OKAYS AMOK DEAL - The Montreal Gazette 30 septembre 1978

Regina (CP) The Saskatchewan government and the French mining firm of Amok Ltd yesterday signed a surface rights lease that opens the way for Amok to begin mining at its Cluff Lake uranium site In north-western Saskatchewan.

Premier Allan Blakeney described the lease as a ‘lighthouse’ agreement because it spells out not only Amok’s obligations in the areas of environmental protection and worker health and safety but stipulates employment for northerners at the open-pit mine.

Marcel Tabouret managing director of Amok, told reporters his company had already spent $41 million developing the mine. The construction of the first phase of the mine including a mill and equipment, will mean about $80 million more will have to be spent.

Tabouret said the mine should be in production by the fall of 1980 and should offer about 275 permanent jobs, including office staff in Saskatoon and an exploration team.

Blakeney said up until yesterday’s signing, il had not been within the orbit of government to dictate who shall be hired. The lease with Amok opens the door for that. The mine is proceeding following a public inquiry into uranium development in Saskatchewan under Justice E.D. Bayda. The inquiry recommended uranium development be allowed to proceed under strict conditions.

Le deuxieme article présente une photo de Marcel Tabouret. Pour en faciliter la lecture, le texte de l'article est repris après la photo. 

Amok-Montreal-Gazette-05-01-79

REGINA PINS HOPES ON URANIUM by Claire EAMER for The Montreal Gazette

The image of Saskatchewan being unremitting wheat fields and combine harvesters is about to change, partly because of a transplanted Frenchman who calls Saskatoon home and talks about Western Canada with all the passion of a convert.

Marcel TABOURET is managing director of Amok Ltée, a Franch-owned mining company in the process of developing one of the world’s richest uranium deposits, at Cluff Lake in norther Saskatchewan. And Cluff Lake is only the beginning of a develipment that could do for Saskatchewan what oil did to Alberta.

A dapper chunky man in his forties, Tabouret has been involved in Cluff Lake almost from the beginning. Trained as a mining engineer and geologist, he was sent to Saskatchewan in 1970 to take charge of exploration for Amok’s parent company Mokta, after several years spent working for Franch mining interests in Africa.

In june 1971, Tabouret and Amok found “D” the first and richest deposit at Cluff Lake, near the Alberta border about 550 miles northwest of Saskatoon.

“D” is no ordinary find. About the size of a football field and 28 meters deep, the deposit lies only six or seven meters below the surface in places. The ore grade averages 7 per cent, 35 times richer than conventional deposits like Eliot Lake, and in places the grade runs as high as 29 per cent.

As a result, Amok has had to develop new and sophisticated safety mensures to protect its miners from radiation, including steel shields and pressurized cabins with filtered air on the heavy equipement, and so-called retreat bench mining methods which ensure no worker need ever be exposed directly to the ore face.

No flash in pan

Together with three conventional deposits found nearby, “D” brings the total proven uranium ore of Cluff Lake about 48 million pounds, enough to keep the mines and proposed processing mill going for 12 to 13 years. It was a discovery to thrill any geologist. “There is not a woman in the world who gave me the pleasure “D” gave me when I found it,” Tabouret says “It’s my baby.”

The Cluff Lake find is not just a radioactive flash in the pan. The Northern half of Saskatchewan is a network of lakes and rivers, dotted with the ancient rock and sparse forest of the Canadian shield – and containing 35 per cent of Canada’s known uranium reserves, with almost certainly more to be discovered 

Eldorado and Gulf Minerals have been mining conventional uranium deposits since the 1950s, but Amok’s Cluff Lake project is the first in a new wave of exploration and exploitation inspired by the diminishing world reserves of other fuels.

The economic benefits to the province could be enormous. According to the most conservative estimates, taxes and royalties on the uranium industry could total $1.5 billion by 1990, almost as much as the total value of Saskatchewan’s most recent budget. Tabouret confidently predicts the figure will be nearer $3 billion;

On top of that figure, add several thousand new jobs, both in the industry and as a result of the stimulated economy, and expenditures by the uranium companies on men and materials. (Amok alone is expected to spend $400 million over the 13-year life of Cluff Lake project, 55 per cent of that expenditure remaining in Saskatchewan.)

Nevertheless, the new wave might have died as a ripple. When Tabouret moved to Amok’s Saskatoon head office in 1975 to begin getting Cluff Lake into production, he found the engineering problems had to wait for two years of politics.

First, he spent eight months negotiating taxes and royalties with Saskatchewan government. “We – both parties, I would say – have been reasonable,” Tabouret says “The tax royalties in Saskatchewan are the heaviest in the world, but the structure, the concept, is not foolish at all. It’s well conceived. “ He may still  question the figures but, on the whole, he finds the settlement acceptable.

The came the real test, the Cluff Lake Board of Inquiry, chaired by the Hon. Mr Justice E.D.Bayda. For most of 1977, the Bayda inquiry tramped the province, listening to people’s views not only on Cluff Lake but also on whether Saskatchewan should permit development of its uranium resources at all.

Critics still vocal

Nothing in his training or background had prepared Tabouret for the Bayda inquiry “ How can we as a French company – or a company deemed to be French – how can we respond to that kind of inquiry which is a typically Anglo-saxon democratic way, so unbelievable, so unthinkable except in an Anglo-Saxon country ?” he asked.

The solution, Tabouret decided, was to play by the rules, openly, to be firm but co-operative. The result was a revelation, he says “It’s one of the most exciting years in my life. I enjoyed it so much, I Think I invented the wheel. 

The inquiry dealt with uranium development in detail but the thrust of the inquiry. Tabouret recalls, was philosophy, the why of nuclear energy. “It was really tremendous,” he says. “It was exciting to be exposed, as an individual and as a manager, to that kind of question.”

In the course of the inquiry, Tabouret developed both respect and affection for many of his anti-nuclear opponents. He discovered, he says, that he shares most of their concerns but diverges from them on the details of solutions.

Tabouret was understandably pleased with the inquiry board’s report issued at the end of May 1978, since it gave the go-ahead to the Cluff Lake development. It has not, however, silenced the opposition. Amok is currently involved in another battle, for permission to operate a pilot processing plant in Saskatoon.

Mokta avait créé la SACEM, une société de droit marocain dans laquelle les participations des actionnaires marocains étaient importantes. Mokta en déplaçant quelques lettres et en perdant un "t" a créé Amok, une co-opérative à capitaux uniquement français de droit canadien.

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