4 février 2021
Hommage à HAJJ Mohamed FAIQ, dit ROUDANI
Hâjj Mohamed FAIQ, dit ROUDANI, est décédé à Marrakech en janvier 2021.
Photo 1 les remparts de Taroudant.
En 1931, Mohamed FAIQ naît à Taroudant, d’où son surnom de « Roudani » ! Au temps du Protectorat, dans cette ville il fréquente les bancs de l’école primaire, puis effectue son apprentissage en menuiserie. Son ami, Si EL MOUTOUK, ancien du secrétariat de la mine lui évoque « ce bijou » que sont les mines d’Imini. Ça le convainc de faire ses bagages, quitter son Anti Atlas natal, gagner Imini en passant par Aoulouz, Taliouine, Tazenahkt, Amerzgane, pour sa première migration.
En 1953, son CAP de menuisier-ébéniste en poche, la SACEM l’embauche aux ateliers de Bou Tazoult. L’accompagne sa jeune femme, épousée à Taroudant avant leur départ.
A Bou Tazoult, il appartient au service Jour, son premier chef d’atelier est Mathieu POGONNEC. Dans son atelier de menuiserie, collé à celui de la mécanique, il apprend, il travaille, il partage des mois, des années de labeur avec des compagnons de travail : BARBAZ, JEBRIL, DA BOURHIM, et tant d’autres …
Photo 3 retour à l’atelier avec ses fils.
Il pose son sac dans cette région, qui devient la sienne, y installe son épouse, et toute sa carrière s’y déroule.
En 1955, naît un premier enfant, Latifa, plus tard secrétaire au siège de la SACEM à Casablanca ; deux ans plus tard c’est Abdellhak, futur technicien à l’ONE (Office National de l’Electricité) à Ouarzazate et Casablanca. La famille s’installe dans une des maisons préfabriquées derrière l’école marocaine, où naît Mustapha, hydrogéologue à Köln.
La réputation de ROUDANI est celle d’un travailleur soigneux et appliqué, ce qui lui vaut les félicitations de ses supérieurs, qui, pour monter les échelons, l’incitent à suivre des cours par correspondance dans le domaine du gros œuvre. En contact permanent avec des cadres de la mine, ceux-ci l’encouragent dans cette voie pour continuer à progresser (les DECAILLOZ, TRAMOY, GORICHON, KETTANI, BOUTOUHRI, …).
Photo 4 la salle de cinéma à Bou Tazoult.
En dehors de ses fonctions de menuisier, on le sollicite pour d’autres activités variées, il emprunte tour à tour différents costumes : projectionniste au cinéma et au cercle des employés, co-organisateur des différentes festivités initiées par la société : joueur de football brillant, décorateur de salle pour Noël, animateur à la piscine, …
Mais son influence se prolonge au conseil de l’école, en collaboration avec le directeur Mr SAQER et les enseignants comme DAHBI, KHADIM, et d’autres. Il encourage les élèves de l’école primaire à poursuivre leur cursus vers le lycée et l’université. Grâce à ce soutien, certains élèves connaissent une très belle carrière, au Maroc ou à l’étranger.
Photo 5 Roudani entouré des instituteurs Khadim ROUDANI et EDDAHBI.
1960 voit la naissance de Souad, sa deuxième fille, actuellement au ministère de l’Intérieur ; et deux ans après Najat, travaillant au Palais des Congrès de Marrakech après ses études à l’université.
Photo 6 l’équipe de football années 60.
De H en B, de G à D : Jean-Louis TRAMOY, Hassan BENTALLEB, Jean PECORARO, CARLINI, Kacem TABOUZIT, Paul CAPEL ; X, X, Robert VENTAJA, X, X, ROUDANI, BOUCHTA (?).
Photo 7 le dimanche 01 novembre 1964.
Photo 8 l’équipe de basket en 1967, lors d’un match contre Ouarzazate.
De H en B et de G à D : Lhoucine HEBBAZ, Lahcen BERKOU, Boujema HEBBAZ, SOSSO, HEDRANE (ahmed telouate), AGOURAM, Mohamed TIKIRTE, JOUICHY Omar, ALAY Ali, X, X ; Jean-Yves TRAMOY, ROUDANI, X, BOUCHTA (?), X, X.
Faisant preuve de tous les talents, il grimpe les échelons au sein de l’atelier, pour en devenir le patron.
En 1968, la direction lui propose d’intégrer une nouvelle fonction, celle d’intendant des villages, poste qu’il craint un peu parce qu’il doute de ses capacités à mener à bien la tâche immense.
Mais ses amis l’appuient dans cette démarche pour remplir son nouveau rôle : c’est dire qu’il jouit de l’estime générale dans son entourage professionnel. La famille déménage dans la villa n° 19, voisine de Mr et Mme Lothard HORN (lui spécialiste des machines de la centrale électrique, et elle infirmière), de Mr et Mme Jean Pecoraro (atelier de mécanique), de la famille Zaki (laboratoire chimique). C’est là que naît la petite Meryam, travaillant maintenant à la comptabilité d’une entreprise internationale de thé à Marrakech Photo 9 la villa ROUDANI.
Sa responsabilité est lourde, il dirige des équipes chargées de la surveillance et de l’entretien de tous les bâtiments, des réseaux de canalisations, des stocks d’ameublement, des équipements de piscine, tennis, … Ne disposant pas d’un véhicule attitré, ses déplacements sont assurés par les navettes de la mine, ce qui retarde ses interventions, et provoque des réactions de la part des « râleurs », toujours les mêmes évidemment.
Une charge lourde ! On l’appelle de partout, il ne refuse jamais, et promet toujours de venir « dès le lendemain », si bien qu’il est baptisé « Monsieur demain ». Mais il donne toujours satisfaction, parce qu’il se démultiplie autant qu’il le peut, … et avec un sourire et une amabilité communicantes.
Lors du déplacement de Sa Majesté Hassan II dans la région, ROUDANI dirige les équipes chargées d’installer, d’Amerzgane à Ouarzazate, les équipements fournis par la SACEM pour dresser des arcs de triomphe en bois de mine.
Sa carrière suit les courbes d’activité de la mine jusqu’en 1991, année de sa retraite à Marrakech, où il avait transporté sa famille auparavant, là où son chemin croise inévitablement celui de certains anciens compagnons de labeur : LAAMEL (mécanique), BEN TALLEB (comptabilité), l’épicier Allal ABOU LAMER, DRAÏ (secrétariat).
Photo 10 au restaurant d'Allal ABOU LAMER, rue Bâni Marine.
En mai 2000, Mme TRAMOY, de retour à Marrakech pour quelques jours a le plaisir de le revoir dans le restaurant d’Allal ABOU LAMER, près de Jemaa el fna, là où certains iminiens se donnaient rendez-vous. Derrière de G à D : ROUDANI, Allal ABOU LAMER, Hassan BENTALEB ; devant : M-Thé TRAMOY, Mme TRAMOY, Jean-Yves TRAMOY.
Vers la route de Casablanca, Hâjj ROUDANI fait construire deux maisons modernes, et y installe un atelier bien équipé, dans lequel il a plaisir à retrouver son métier d’origine pour créer du mobilier.
Photo 12 il cultive l’art d’être grand-père.
Au cours de ses trente ans de retraite, il connaît plusieurs accidents de santé, avant de tomber malade, et de se voir contraint au fauteuil roulant pour les derniers temps.
Photo 13 ROUDANI et son épouse Khadija ROUDANIA.
Epouse et mari sont indissociables. Ses amis, anciens et récents, continuent à lui rendre visite. Malgré les difficultés, croyant et pratiquant, il garde foi en la vie.
Hélas, la vie a un commencement et une fin : ROUDANI rend son dernier souffle le 13 Janvier 2021, quitte ses six enfants et ses douze petits-enfants, et part rejoindre le Dieu des croyants.
Malgré les conditions sanitaires, assistent à ses funérailles plus de quarante fidèles amis, venus de Tiseldey, Bou Tazoult, Timkit, Marrakech, Taroudant, Agadir, Casablanca, Rabat, Montréal (sa petite-fille) et de Köln, ils prennent congé de ce grand Monsieur.
Beaucoup d’iminiens, marocains comme européens, ont connu un contact très chaleureux avec Hâjj ROUDANI, et gardent de lui un souvenir impérissable. Et le nom ROUDANI est le sien à jamais.
Gardons de lui ce sourire toujours présent.
Photo 14 le sourire éternel de Roudani.
A sa famille, à son épouse, à ses enfants et petits-enfants, la communauté des iminiens présente ses sincères condoléances et conserve le souvenir d’une belle famille.
Article collaboratif, avec l’aide de Mustapha, Aomar, Joseline et Jean-Yves
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