PERE NORBERT °1918-1979+
LE PERE NORBERT (1918-1979), LE DISPENSAIRE ET LES CENTRES DE FORMATION D’AGOUIM
Le Père NORBERT a marqué profondément plusieurs anciens iminiens. Au travers du dispensaire d’Agouim, il a contribué à la santé des habitants de la vallée. Avec les soeurs franciscaines, il a réussi la création d’ateliers d’apprentissage pour les jeunes filles dans les techniques de fabrication des tapis et de la broderie. Puis pour les jeunes voulant se former à la menuiserie et à l’électricité il a contribué à créeer un centre d'apprentissage avec l'aide du frère ANDRÉ. Il a permis a beaucoup de marocaines et de marocains d’être soignés et d’avoir un métier.
Par son engagement dans la communauté catholique de Boutazoult, notamment auprès des jeunes, mais aussi par son soutien moral auprès des adultes, son souvenir est profondément gravé dans les cœurs.
Nous avons déjà évoqué le Père Norbert avec Hadj Aomar HERDA qui, dans un article du 2 avril, nous disait avoir fait deux fois le trajet avec lui entre Marrakech et Imini et nous rappelait son immense action sociale.
Nous vous proposons aujourd’hui une photographie du Père NORBERT au temps du dispensaire d’Agouim.
cliquer sur le cliché pour l'agrandir
DES DATES REPÈRES:
Naissance du Père NORBERT en 1918
Aomar HERDA rencontre le Père NORBERT en 1952. (article du 2 avril)
Janine RIVE, partie en 1957, remercie Hajj Aomar HERDA d'avoir parlé de lui.(idem)
Alain JAMET évoque son souvenir sur le blog Marrakechetnous
Pierre FOURNIER se souvient de lui dès 1960, alors qu’il travaillait à Imini pour la Compagnie de Prospection Géophysique Nord-Africaine dans la région de Ouarzazate, il est présent à son mariage avec Christiane.
Christiane ‘LOUIS’ a le souvenir de ses visites régulières lorsqu’elle était en convalescence à Igherm chez madame Drouin en 1962.
Décès du Père NORBERT en mars 1979 à Toulouse.
Il est enterré dans le caveau des franciscains à Toulouse d’après Nicole, sa nièce.
L’ŒUVRE D’AGOUIM SE POURSUIT EN PARTIE
En juillet 1997, Soeur LUCIE et le Père ANDRÉ continuent l’œuvre des franciscains à Agouim. ils accueillent des visteurs qui témoignet: « Soeur LUCIE nous fit visiter la salle d'attente (superbe) ainsi que la pièce de consultation. Elle voit environ 1000 malades par mois, principalement des femmes enceintes et des nourrissons. Il lui est courant de suivre des femmes qui sont à leur 15 ème ou 18 ème enfants ! ! ! Bien souvent, par manque d'hygiène et de moyen financier, seul 3 ou 4 sont encore en vie. Parallèlement au dispensaire, Père ANDRÉ a monté une école de menuiserie ébénisterie sortant 10 jeunes tous les trois ans de la misère. »
Le Père ANDRÉ aimait à donner ce conseil : « ouvre grands tes yeux et tes oreilles mais ferme la bouche; c'est comme ça qu'on apprend. »
Le dispensaire ne fonctionne plus à Agouim en 2002, l'hôpital local a pris le relais. « Seul subsiste le Centre de Formations Professionnelles car les sœurs qui tenaient cette maison sont toutes parties. Pourtant un père (ANDRÉ) et un frère (LOUIS) y habitent encore » Le centre a toujours pour objectif d’enseigner le métier du bois aux jeunes garçons de familles défavorisées. L’enseignement autour des tapis et des broderies se poursuit. « Des jeunes filles de 14 ans réalisent de superbes napperons, nappes, serviettes, etc.… »
2005 UN TOURNANT : Hassan OUTITAL et Hocine ZAOUT
Serge MOREAU signale qu’en 2005 l’atelier de menuiserie fonctionnait toujours et que le père LOUIS y demeure encore. Car c’est précisément en 2005 que le père ANDRÉ se retire à Marrakech pour raison de santé. C'est le moment de faire un bilan: "Créé par les pères franciscains il y a plus de 40 ans.
Au début dispensaire, augmenté ensuite d'une école pour les filles avec apprentissage de la couture, broderie et tissage de tapis, pour doter les filles d'un bagage qui leur permettait d'échapper lorsque l'âge en était venu, à l'obligation de se marier pour ne plus être à la charge de la famille. Et dans le même temps d'un atelier de formation en menuiserie.
Pour cela le Frère ANDRÉ que nous avons connu, venu avec son diplôme d'infirmier, a fait une formation en menuiserie et ouvert l'atelier, centre d'apprentissage qui a pendant 40 ans formé des menuisiers. Formation sur 3 ans, sanctionnée par un CAP, passé en bonne et due forme.
Les derniers franciscains, dont le Frère ANDRÉ arrivé à l'âge de 80 ans, ont regagné Marrakech.
Et le Centre pris en charge par une association fonctionne sous la direction de OUTITAL Hassan, dit SAOUD , secondé du moniteur de menuiserie ZAOUT Hocine , tous deux formés par le Frère ANDRÉ, et déjà en responsabilité de l'atelier avant que le frère ANDRÉ se replie sur Marrakech, où il a pris en charge une église. SAOUD nous a dit les conditions précaires dans lesquelles le Centre fonctionne et donné une liste des besoins auxquels nous pourrions pourvoir:
ECOLE - compas, règles, équerres
- crayons à billes, crayons gris et crayons de menuisier
- feuilles petits carreaux A4
- gros cahiers quadrillés A4
- classeurs et feuilles quadrillées
ATELIER - pommelles et vis
- serrures à cylindre d'armoire, loqueteaux magnétiques
- marteaux, pinces, tenailles
- crémones,
- roulettes pieds de table."
Le 22 décembre 2007 le père André décède à Marrakech. Son état civil: LEDRU André-Marie né le 21 fevrier 1926 à Reims. Adolescent il est en contact avec le Frère franciscain Charles-Henri POISSONNIER, fondateur de Tazert (à l’Est de Marrakech) qui luttait contre le typhus, alors qu'une épidémie faisait des ravages dans la population marocaine. Le fondateur du dispensaire de Tadert mourra lui-même du typhus en 1938 à 40 ans.
Entré comme frère franciscain en novembre 1947 à Rabat, le frère ANDRÉ arrive en 1961 à la fraternité d’Agouim avec un diplome d'infirmier. Il se forme en France en 1963-64 en ébénisterie et menuiserie afin d’ajouter cette formation pour les jeunes gens à celles déjà existantes pour les jeunes filles.
Sœur LUCIE était à Marrakech à l’époque de la mort du père ANDRÉ.
AGOUIM AUJOURD'HUI:
Plusieurs sites ou blogs rendent compte de l'évolution des centres de formation créés par les franciscains et leur prise en main par des marocaines et des marocains qui gardent des contacts tant avec les franciscains pour le bail des immeubles (Père JOGUET) qu'avec des O.N.G. (Asso. MCA) pour des collaborations.
Pour la coopérative féminine d'Agouim (200 femmes adhérentes) et le centre de formation: le NADI, voir le catalogue des produits de la boutique sur le site ci-dessous:
Rkia Adaalla, Présidente
Fatima Mazouz Vice Présidente.
Fatima Baallah Mazouz Trésorière.
Malika Ait Tablaid, Vice-trésorière et conseillère.
http://www.oasisdemezgarne.com/Igfr/Boutique/agouim-tapis-broderies.htm/
Pour l'association Marcher Connaître Agir créée par Léonce VILBERT voir:
http://vilbert.webdynamit.net/
Le blog de MÉLODIE, une ingénieure d'Agro-Paris en 'stage' à la coopérative (avec photos récentes): http://petittouraumaroc.hautetfort.com/about.html rend compte de la situation actuelle.
MÉLODIE est en lien avec l'association 'Tichka' de Saadia ZAOUI et une autre association féminine: 'Radija'. Les gens d'Agouim apprécient beaucoup cette 'étrangère', citoyenne du monde, qui s'intéresse à leur village et à celles et ceux qui y vivent.
Assif n'Imini a pu réunir pour tous les iminiens ces renseignements sur un acteur important de la mémoire de Boutazoult et d'Agouim : le Père NORBERT et l'oeuvre de la fraternité franciscaine d'Agouim. Notre équipe souhaite que d'autres témoignages de souvenirs viennent augmenter cet article incomplet sur bien des points, notamment par des commentaires. Vous pouvez aussi nous envoyer des textes et des photographies au mail assif.imini@free.fr afin de nous permettre de les publier. Nous envisageons un autre article sur le Père NORBERT à Boutazoult.