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BOUTAZOULT IMINI TIMKKIT 2008
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31 mars 2009

FRÈRE ANDRÉ BOUTON: UN ARTISTE À BOUTAZOULT

LE FRÈRE ANDRÉ BOUTON RÉALISE LES FRESQUES DE LA CHAPELLE SAINTE-BARBE

PREMIÈRE ÉTAPE: LA FRESQUE AU FOND DU CHOEUR
l_autel_pour_Ste_Barbe
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Les photos font partie de la collection de M. & Mme Teyssier. Il s'agit de la première messe de Sainte-Barbe célébrée dans la chapelle, probablement en décembre 1949. Les autres fresques ne sont pas encore réalisées. Assif n'Imini a interviewé pour les anciens iminiens soucieux de leur patrimoine artistique la propre soeur du frère André Bouton. Nous lui sommes reconnaissants de nous avoir consacré du temps.

Frère André BOUTON était originaire de Gien, ville célèbre pour sa faïencerie et ses qualités artistiques. Il entra comme moine à l’abbaye bénédictine de St-Paul de Wisques à 7kms de Saint-Omer.
Pendant la guerre de 1939-1945 il est fait prisonnier. Il se lie d’amitié avec un ancien décorateur des magasins du Printemps qui s’était mis à réaliser des sculptures en bois en se servant du bois des lits superposés des camps de prisonniers allemands. Il avait un vrai don pour la sculpture sur bois et en fit son futur métier. FRAB s’évade pour revenir à son abbaye où son supérieur lui conseille d’aller se cacher à l’abbaye de Solesmes. Solesmes envoyait des courriers aux bénédictins dispersés par la guerre, ainsi qu’aux amis des abbayes bénédictines. FRAB est chargé d'imprimer ces courriers avec une ronéo ; pour les rendre plus attractifs, il les agrémente de décorations. Pour cela il grave des rouleaux de linoléum qu’il utilise ensuite pour le tirage des imprimés.
Revenant dans son pays d’origine où se trouvait sa mère, FRAB retrouve ses amis d’enfance qui lui font visiter la faïencerie de Gien. Là, il découvre des stocks importants de carreaux de faïence qui avaient été fabriqués pour revêtir les couloirs du métro de Paris. Il se les fit donner car ce modèle n’était plus utilisé. Il se sert à nouveau de la technique du linoléum gravé pour faire des effigies des saints du calendrier ; ces carreaux mis en couleurs par des sœurs bénédictines sont ensuite passés au four et vendus. Aujourd’hui, l’abbaye de Saint-Paul de Wisques vend toujours des carreaux aux effigies des saints, mais il n’est pas fait mention du nom de leur concepteur frère André BOUTON. http://www.abbaye-stpaul-wisques.com/
Le frère André BOUTON dessinait depuis l’enfance et disposait d’un don de création artistique. Il avait, étant jeune calligraphié un antiphonaire pour les cérémonies officielles de l’évêque avec d’un côté le texte en latin ancien et de l’autre les portées musicales.
Après la guerre, le frère André BOUTON rencontra un bénédictin, aumônier militaire de l’armée de l’air au Maroc, qui lui donna l’idée de chercher à créer une abbaye bénédictine au Maroc. Il en demanda l’autorisation à Rome, puis fit une tournée des abbayes bénédictines françaises pour récolter des fonds.
Il étaient sept bénédictins à débarquer à Sefrou vers 1948 ; le Père Keller franciscain, prêtre de la paroisse, n’avait rien à leur proposer pour s’installer, c’est M. HUCHARD, directeur des services municipaux, un protestant, qui leur obtint un terrain près d’un lieu où l’argile était de bonne qualité, ils purent ainsi construire avec des briques en pisé, à la manière marocaine, et disposer d’une grotte pour premier abri. Pendant six mois FRAB sera hébergé par un voisin, M. d'ANTERROCHES. Il avait prévu de réaliser des poteries avec l’argile et de travailler à la réalisation de fresques pour subvenir aux besoins de l'abbaye.
Finalement, c’est à 5 Kms d’Azrou et à 1500 mètres d'altitude que fut établi le monastère bénédictin de Tioumliline (1952-1968), du nom de la source qui alimentait Azrou.

DEUXIÈME ÉTAPE : LES FRESQUES AUTOUR DU CHOEUR
quot;https://storage.canalblog.com/44/95/443551/37510648.jpeg">Choeur_de_la_chapelle
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La différence avec la photographie précédente montre les évolutions et notamment les inscriptions en arabe sur les piliers de part et d'autre du choeur. Ces textes en arabe mentionnent les artisans et entrepreneurs marocains quiont contribué à l'édification de la Chapelle. Il s'agit d'un cliché de 1950.

De passage à Marrakech FRAB contribue à la réalisation avec son frère Jacques BOUTON, de la grande fresque du Christ Pantocrator dans l’église des Saints-Martyrs. C’était l’époque du transfert des reliques venant de l’abbaye franciscaine de CoÏmbra au Portugal.
À Marrakech, le frère André BOUTON va faire la connaissance d’André MOULINOU, dont les enfants Bernard et Martine préparaient leurs communions solennelle. André BOUTON était à peine convalescent d’une encéphalite virale. André MOULINOU l’invita à venir se reposer en altitude à Boutazoult. Il y resta plusieurs mois et c’est par reconnaissance pour cet accueil qu’il accepta de réaliser les fresques de la chapelle Sainte-Barbe de Boutazoult.
Après Boutazoult, FRAB partit pour l’abbaye bénédictine de Tlemcen en Algérie où il écrivit, calligraphia et décora son livre : "Sainte-Barbe, patronne des mineurs". Puis il rejoignit l’école biblique de Jérusalem, mais son séjour fut court car il n’était pas dominicain. Il partit pour l'abbaye bénédictine allemande de Maria Laach où il ne resta pas très longtemps.
Il passa ensuite quinze années en Corée où une abbaye bénédictine se trouvait près de Séoul, ce qui lui permit de réaliser de nombreuses fresques pour plusieurs églises de Corée.
Il est revenu à son abbaye d’origine à Wisques vers la fin des années 70 et c’est là qu’il est mort en 1980.

TROISIÈME ÉTAPE: LES FRESQUES DU FOND DE L'ÉGLISE
Fonts_baptismaux
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Le baptistère se trouvait en entrant à droite de la chapelle. La fresque représente le baptême de Jésus au Jourdain par Jean-Baptiste que les musulmans appellent YAHYÂ. On distingue bien la colombe qui accompagnait la voix venue du ciel: "Celui-ci est mon fils bien aimé"
Pour avoir une idée des couleurs utilisées par FRAB pour ces fresques il faut se reporter à son livre "Sainte-Barbe, patronne des mineurs" où se retrouve, comme ci-dessous avec le baptême de Sainte-Barbe, le même style de dessin.

LE BAPTÊME DE SAINTE-BARBE
1952sb03

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Certains voudront émettre une pensée reconnaissante envers le frère André BOUTON ou compléter cette évocation de la réalisation des fresques de Boutazoult par leurs souvenirs dans les commentaires.

 

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Commentaires
J
En 1953 je suis entré au monastère St Benoît comme pensionnaire (j'avais 11 ans) et j'étais seul avec les moines, une cellule au milieu des leurs.<br /> C'est sous cette appellation - "Père Bouton" - qu'il reste dans mon souvenir. <br /> Un souvenir attendri de tous ces hommes (le Père Ephrem Fontalirant mon mentor-précepteur-..., le Père Bouton, le frère Courbet, le Père Abbé Dom Waltzer, .... ) pour qui j'étais un peu la mascotte.<br /> Pas facile d'être un enfant seul au milieu des moines... Alors chacun trouvait le moyen de me faire un peu oublier l'éloignement parental.<br /> Et entre autres, le Père Bouton qui m'a quelquefois gentiment fait "bricoler" avec lui dans son atelier. <br /> Quelque part dans la famille, il y a une très belle table de salon en carreaux de céramique signée de lui.<br /> Comme Christian, retrouvé sur le Net en novembre,j'ignorais tout de sa vie hors St Benoît.<br /> C'est si loin !<br /> Merci Père Bouton !
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M
J'ai bien connu le frère André BOUTON à l'époque où il était au monastère Saint BENOIT de TLEMCEN.C'était en 1953-1954. Les moines avaient créé un petit collège à El KALAA où j'ai fait ma 6ème. Le frère André BOUTON qui était tout à la fois, notre professeur de latin et de dessin et le confesseur de tout le monde, disposait d'un vaste atelier et d'un four électrique trés puissant. Il avait un aide laic et fabriquait quotidiennement de multiples objets de poteries peintes et cuites au four, tels que carreaux, croix catholiques, huguenotes,décors caligraphiés,pots, carafes etc. Il avait bien sur décoré pour l'essentiel le monastère et bénéficiait d'un grand renom dans toute l'Oranie. Bien sur, j'ignorais aussi bien ses origines que la suite de sa vie et sa fin. Je vous remercie infiniment de m'avoir donné un moyen de le retrouver et de retrouver avec lui une partie de son oeuvre chez vous. Merci encore. Christian MARCHESSAUX
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J
Merci Assif-Imini pour vos recherches sur la biographie du Frère Bouton qui rendent ainsi hommage à son travail et dévouement à la chapelle de Bou-Tazoult. <br /> Nous ignorions totalement son parcours à part celui d'être passé à Imini.
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