DÉCEPTIONS D'IMINIENNES
25 JUILLET 2008 : IMMENSE DÉCEPTION DE JANINE RIVE
Madame Janine RIVE, qui fut la femme de Marcel RIVE, jeune ingénieur des mines travaillant pour la SACEM, vécut à Bou Tazoult entre 1951 et 1957. C’est là qu’est née leur fille Geneviève. Elles reviennent presque tous les ans au Maroc. Mme RIVE avait participé à la rencontre des iminiens en août 2008. En raison des promesses données à cette occasion, notamment sur la réfection des fresques de la Chapelle, elle avait fait le nécessaire pour que la chapelle Ste-Barbe retrouve une Cloche ( Jaras, Nnaqous) semblable à celle qui avait disparu. Elle écrit sa profonde déception:
Bonjour amis iminiens,
J’ai attendu que retombe mon ressentiment pour vous écrire. Comme envisagé depuis longtemps, porteuses de la Cloche et de la corde destinées à la chapelle Ste-Barbe de BouTazoult, promises l’an dernier lors du rassemblement des « anciens », nous sommes allées, Geneviève ma fille, Sandrine ma petite fille et moi-même au « rassemblement » du 25 juillet, annoncé depuis déjà quelques mois. Il n’y avait eu aucun contre ordre ; aux dernières nouvelles connues, il était question de deux rassemblements, l’un les 18 et 19 juillet, puis le second les 25 et 26. Bizarre, inepte même ; nous avions pas mal de doutes !! Mais depuis un mois nous avions nos billets d’avion pour Marrakech, alors, en route ! avec cloche, corde et quelques fournitures scolaires qui avaient pu trouver place dans les valises au dernier moment, jusqu’à la limite du poids autorisé.
Bon voyage, pas de soucis à la pesée des bagages, coucher à Marrakech le 23, et le 24 après récupération de la voiture de location et un petit tour dans les souks de Marrakech, montée vers le Tichka avec toujours le même bonheur devant les paysages splendides ; arrêt inévitable au col, un petit crochet pour admirer une fois de plus les Aït Benhaddou, une petite poussée jusqu’à Tamdaght pour jeter un coup d’œil à la « kasbah aux cigognes » du Glaoui (très très abîmée par le dernier hiver), coucher à Ouarzazate le 24 où impossibilité pour diverses raisons de joindre Saadia ou Malika au téléphone ; juste une liaison avec Aomar Herda qui était au volant de sa voiture, loin de là, conversation hachée avec maintes coupures et « retiré de ça » ; merci Aomar, pour votre gentillesse et votre patience au téléphone, merci encore.
Aucune nouvelle donc, nos doutes s’étaient transformés en certitude qu’il n’y avait rien ; mais quand même, en route pour Imini : PERSONNE ; route goudronnée en bon état jusqu’à BouTazoult, mais à part la salle des fêtes, propre extérieurement tout au moins (nous n’avons pas tenté d’entrer), le village minable (oui, je sais qu’il a fait très mauvais l’hiver dernier et que la région a souffert !), tout à nouveau à l’abandon, mort, mort, mort. Chapelle close, bien entendu : où sont les promesses de l’an passé : « la chapelle est notre priorité, il faut retrouver des photos des fresques pour les restaurer , etc…etc… » Pffft !! oubliées.
Tour du village néanmoins, « tour souvenir » bien sûr ; montée vers l’ancienne exploitation où nous avons vu vers l’ex « village indigène » quelques maisons habitées (2 ou 3) en cours de route ; continuation vers le Tidili en souvenir des parties de pêche ! et retour sur Ouarzazate ; toujours impossible de toucher Saadia et Malika.
Alors ? et bien nous avons repris la route et savouré encore ce « pèlerinage » en ce pays si cher à mon cœur ; sommes descendues sur Demnat au départ de Skoura par cette magnifique route si sauvage et si belle ; petit arrêt à Imi n’ifri où les crues énormes de l’oued, l’hiver dernier ont ravagé les « stalactites » du pont, hélas !
Nous avons, la rage au cœur malgré tout, rapporté toutes les fournitures scolaires ( le directeur de l’école de Timkkit était absent, en congés ! à qui les confier ?). Nous avons rapporté Cloche et corde qui trouveront bien une chapelle pour les accueillir ! car je doute fort aujourd’hui que la chapelle Ste-Barbe soit restaurée un jour malgré les promesses de l’été 2008 ! ( si je me trompe, je ferai mon ‘mea culpa’ promis, et je tiens mes promesses !)
L’association telle qu’elle était envisagée au départ est bien mal en point, elle a du plomb dans l’aile ; ce ne sera plus une association iminienne telle qu’elle se prépare ! le musée, les expositions photos, les livres,.. c’est beau et c’était envisageable à Imini, bien sûr ! C’est beau, oui, mais pour Ouarzazate et pour l’ego et l’orgueil de certains qu’il va flatter ( si cela finit par se faire) bien sûr ; mais quelles retombées pour Imini ? les femmes nécessiteuses, l’école ? Les projets d’entr’aide, où sont-ils ? Je suis déçue, très déçue pour ce village qui nous as tous marqués, marocains et européens ! Je suis peut-être pessimiste, mais … réaliste. Pour une fois, sans doute avais-je rêvé ! Cela aurait fait preuve de civilité de prévenir quelques jours auparavant que le rassemblement des 25 et 26 juillet était annulé.
Mes amitiés à vous tous, iminiens, iminiennes qui y avez laissé une part de votre cœur.
Janine RIVE, ce 25 août 2009
La déception de Janine RIVE (et celle d'autres iminiens) pose des questions :
- Pourquoi Janine RIVE et beaucoup d’autres n’ont pas été informés qu’une réunion aurait lieu à Marrakech le 24 mai et une autre à Ouarzazate le 30 mai qui allait modifier la date de la rencontre ?
- Pourquoi a -t-il fallu tant de temps (le 25 juin) pour que les conclusions de ces réunions soient communiquées aux iminiens ? Cette méthode a eu pour effet d’empêcher les européens de modifier leurs réservations et d’être présents à la rencontre des 18 et 19 ; mais pas seulement les européens. Beaucoup de marocains actifs et performants l’an dernier ne sont plus présents.
- Que reste-t-il des ambitions de l’association ( entr’aide, école, exposition photo, musée,…) si ces projets se passent ailleurs qu'à Imini et qu'elle ne rassemble qu’une partie des iminiens et des iminiennes ?
- Les doutes de Janine RIVE (et de beaucoup d’autres) vont-ils être levés par une information sérieuse des co-responsables ?